vendredi 23 janvier 2015

Les calicots.


C'est avec ces calicots que je termine cette longue présentation de mon travail réalisé en 2013 sur le thème du Tibet. 
J'ai travaillé sur du tissus "non tissé". 
Les grosses lettres ont été réalisées avec une brosse et de l'acrylique, les lettres plus fines avec un automatic pen et du brou de noix parfois très dilué.

Le texte est extrait du recueil : "Contes des Sages du Tibet" de Pascal FAULIOT aux éditions du  Seuil.

Séance de séchage après vernissage dans mon garage.
















Lors de l'expo à la Médiathèque en Décembre 2013 sur le thème du Tibet. 
Lors de l'exposition dans les caves de Trôo en Septembre 2014.






























Pour ceux qui ont un peu plus de temps pour lire ce très beau texte ;-) :

Textes extraits de 
«CONTES DES SAGES DU TIBET» de Pascal FAULIOT édition du Seuil.

Dans une bourgade du Tibet central vivait un marchand qui s’était notablement enrichi en commerçant avec l’Inde. 
Il menait tous les ans aux beaux jours une caravane de trente yacks chargés de laine, de sel, de turquoises, de lapis-lazuli, et s’en revenait avant la chute des premières neiges avec une cargaison d’épices, de thé et de cotonnades. 
Rien de bien original car c’est la base du commerce que d’exporter ce dont regorge un pays et d’y importer ce qui est rare, et vice versa.
Mais, à la différence de la plupart de ses plus riches confrères, malgré les dangers d’un si long voyage à travers des cols escarpés infestés de bandits et de démons, notre marchand faisait le déplacement. 
Il ne laissait à personne d’autre qui lui le soin de marchander. Il était en effet un négociateur redoutable et se méfiait des commissions occultes que prend tout intermédiaire .... ce qui augmentait considérablement ses bénéfices. 
Sa pieuse mère, qui ne lâchait jamais son moulin à prières, lui faisait promettre à chacun de ses départs de lui rapporter une relique de la Terre sainte des bouddhistes. 
Et à chaque retour de son pèlerinage profane, au grand désespoir de la vieille bigote, le fils oublieux, et sans doute quelque peu avaricieux, n’avait pas tenu sa promesse. 
En réponse aux reproches maternels, il prétextait alors les tracas de négoce, les dangers de l’expédition, la rareté et le prix exorbitant d’une relique authentique.
De retour d’un ultime voyage, le commerçant semble pris de remords, à moins qu’il ne craignît de devoir endurer encore les jérémiades de sa vieille mère qui, avec l’âge, se faisait de plus en plus acariâtre…. 
Inspiré par la contemplation de la carcasse d’un chien qui blanchissait sur le bord du chemin, il eut une idée lumineuse pour réparer son oubli et donner un peu de joie à sa chère maman. 
Ce serait un pieux mensonge …. 
Avec un sourire malicieux, il prit une pierre, fit sauter une dent de la mâchoire canine, l’enveloppa dans un morceau de brocard et enferma le tout dans une boîte de santal incrustée de nacre.
Après les salutations d’usage, le marchand offrit à sa mère le coffret de bois précieux en prétendant qu’il contenait, inestimable trésor, une dent du Bouddha Shakyamouni en personne ! Il ajouta au passage qu’il l’avait d’ailleurs achetée à prix d’or. 
Il faut dire qu’il était passé maître bonimenteur, en digne représentant de sa corporation.
La bigote fondit en larme de joie, se confondit en remerciements, allant même jusqu’à embrasser les pieds de son fils. Elle plaça ensuite la vénérable relique sur l’autel familial, y fit force offrandes d’encens et de gâteaux rituels. Elle invita ses voisines à venir adorer la dent du Bouddha et la maison résonna du son continu des mantras, moulins à prières et chapelets.
La demeure de la vielle devint un lieu de pèlerinage. Et un jour, dans la faible lueur tremblotante des lampes à beurre, sous les yeux illuminés des dévots, la fameuse canine du Bouddha, objet de tant de ferveur , se mit à briller comme un ver luisant.
Cet éclat surnaturel rehaussa le prestige de la dent. Il n’y avait plus aucun doute possible, c’était bien une relique authentique. La foule des pèlerins avec leurs offrandes permit de lui construire un temple.
Comment la véritable origine de cette relique fut connue ? Sans doute qu’un caravanier témoin du geste du marchand, au soir de sa vie, se libéra du secret trop lourd à porter. Il le révéla, sous le sceau de la confidence, à sa femme ou à quelque compagnon de beuverie. Et, c’est bien connu, quand la parole s’est envolée, même le plus habile chasseur ne peut la capturer. L’histoire finit par s’inscrire en lettres d’or dans la tradition orale et devint proverbiale. 

Et voilà pourquoi, au Tibet, on ne dit pas que la foi soulève les montagnes, non, devant les colosses de l’Himalaya, on se contente de dire plus modestement que « la foi peut faire briller même la dent d’un chien ».

Vous allez pouvoir retrouver très vite sur ce blog un album avec tous mes travaux sur le Thème du Tibet. Ce sera dans la colonne de gauche sur la page d'accueil.

Bon week-end, à bientôt  !

vendredi 9 janvier 2015

Des voeux .... !





Une très belle année 2015 à tous !
Plein de bonnes choses pour vous et tous vos proches.
Des souhaits bien dérisoires au regard de la gravité de l'actualité de ces derniers jours .....


Ce matin, pas de calligraphie dans ce blog, je voulais juste dire ma tristesse et mon indignation, et hurler ces mots de Charb :



"C'est très difficile de jongler avec le second degré, dans un monde où tout est pris au premier."
Charb, le 11 Septembre 2014 sur France 24






Alors continuons de rire ...... c'est une belle arme ;-))
À bientôt !